16 août 2016

Souvenirs.

Fig 1. Portait de Suzanne Valadon - De Toulouse-Lautrec

Y'a un poète que j'aime plus que Musset. Je le garde tout au chaud au fond de mon petit être, ou au creux de ma main. Je le protège, je sais que pour un amour si précieux la vie peut être très dure et les désillusions douloureuses. 

Alors je noue délicatement un foulard autours de ses jolis yeux et je lui raconte ce qu'il se passe au dehors. Je le guide quand il se fourvoie, je le ramasse quand il tombe, je le panse quand il se blesse. J'avais même pensé à l'attacher aux chaînes de mon cœur, mais je sais à présent que ce n'est que quand il s'épanouit aussi bien près que loin de moi qu'il est le plus beau.

Alors j'ai détaché le foulard. Je lui ai dit "Tiens, prend là cette liberté si chère à tes yeux et aux miens, et va t'en, sauve toi avant que le mal ne soit fait, avant que je ne puisse plus supporter ta perte !". Il a hésité, tout ébloui par cette luminosité nouvelle, et a fait quelques pas, plus assurés qu'à l'ordinaire.

Je me suis sentie toute petite, tellement petite devant ce magnifique amour que j'avais vu grandir depuis si longtemps sans m'être jamais rendu compte de l'ampleur qu'il avait pris.

Alors mon amour se retourna, me tendit la main avec un sourire et me dit "Il n'y a pas d'amour sans toi"



7 décembre 2007

1 commentaires:

Unknown a dit…

Tu viens de me mettre les larmes aux yeux et les frissons, juste avec ces quelques phrases.

Niline

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