8 août 2016

Au revoir l'égocentrique !

Depuis que monsieur m'a quitté le 14 juillet dernier, mon nombril de femme larguée est devenu le centre de mon univers (déjà qu'avant c'était pas fameux...). J'ai gardé pour ma pomme toute l'empathie que je réservais habituellement à autrui, et je me suis laissée porter par les autres pour aller mieux.

Fig 1. Sans commentaire, je crois...
Si je n'ai pas évoqué les différents actes barbares qui ont touché la France (et le reste du monde...) pendant ce mois de juillet, ce n'est pas que j'y ai été insensible, mais ces fois là je n'avais pas la force de concevoir l'impensable ou de prendre part au désespoir absolu des familles des victimes. Je me suis détestée de garder autant de distance par rapport à ces événements, de ne pas relativiser mon malheur par rapport à leurs détresses, le chamboulement de ma routine face aux centaines de vies brisées.

C'est dégueulasse à dire mais je ne pouvais pas, je n'arrivais pas à compatir plus que ça, c'est comme si ma jauge de tristesse était remplie au maximum et que plus rien ne pouvait y rentrer, même en bourrant comme un âne ! Je n'arrivais pas à éprouver d'autres sentiments que le chagrin que constituait ma séparation.

Je pense que je n'ai pas été l'amie du siècle ces dernières semaines. Je n'ai pas non plus toujours été de très bonne compagnie avec mes parents (oui à 26 ans je dois probablement continuer à les tester comme les gamins de 2 ans qui disent non à tout). Samedi dernier en arrivant à Milan, je leur ai dit que j'avais besoin de marcher de mon côté, je voulais me retrouver seule un moment pour laisser courir mes pensées sans avoir besoin de réagir à l'architecture gothique de la place ou à l'esthétique de la robe en vitrine.

Quand je les ai retrouvé quelques heures plus tard, le coeur (et le portemonnaie) plus léger, mon père était au téléphone l'air contrarié. Il venait en fait d'apprendre qu'un de ses meilleurs amis du lycée était décédé. Ils s'étaient perdus de vue depuis la fac, les seules fois où il se rappelait à lui c'était quand il nous racontait pour la quarantième fois leur escapade en Grèce, l'appareil photo qu'il lui avait "emprunté"sans le savoir, les mauvaises blagues qu'ils faisaient aux filles au lycée...

Je ne sais pas ce qui c'est passé dans la tête de mon père à ce moment là, ni ce qui s'est passé dans la mienne. J'ai peut être simplement commencer à relativiser mon malheur. A comprendre que le monde ne s'était pas arrêté de tourner à la rupture de Leah et de monsieur son ex, et qu'il allait falloir continuer d'avancer avec lui. Prendre soin de mon papa comme il l'avait fait avec moi pendant toute la semaine. Comme j'avais encore un peu de mal avec les mots, j'ai commencé par soulager son dos (oui parce que ça faisait 2 jours qu'il s'en plaignait sans que je lui propose de porter ses valises... hmm hmmh).

Aujourd'hui j'ai appelé monsieur mon ex pour des soucis logistiques (déménagement de frigo si vous voulez tout savoir!). Il n'avait pas répondu à mon sms de la veille et j'ai pensé que c'était une bonne excuse pour entendre le son de sa voix. Alors certes, mes parents vivent à Lourdes (amen) et les miracles sont de coutumes ici, mais il a répondu dès le premier coup. On a discuté très simplement du côté manutentionnaire de l'affaire, puis j'ai pu lui parler un peu de mes vacances sans que ça l'embête ou que ça l'énerve (alors qu'il avait mis fin à l'abonnement du 3615lalifedeleah depuis déjà plusieurs semaines), on s'est échangés rapidement de nos nouvelles et j'ai raccroché, sans regret ni douleur.

Et en rentrant chez moi ce soir pour la première fois je me suis dit que notre rupture, ce n'était pas quelque chose de grave. Qu'il n'y avait ni mort d'homme, ni maladie, ni même de haine dans cette histoire. Rien qui ne soit irrémédiable, aucune tristesse qui ne durerait toute une vie. Qu'il fallait profiter de la chance que j'avais d'être là, d'avoir des amis et une famille qui m'aiment et sont là pour moi au quotidien alors que d'autres non pas (ou plus) cette aubaine.

Aujourd'hui je veux dire au revoir à la fille égocentrique que j'ai été ces dernières semaines et retrouver mon empathie et ma tendresse (et puis ça fera une personne de moins à gérer pour mon cerveau schizophrène).

Fig 2. "Egoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi" Eugène Labiche





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