29 novembre 2016

La peur de l'échec

Fig 1. Autoportrait 765
Ce matin j'ai lu un article sur l'obsession des notes qui m'a beaucoup parlé. Je sais pas si de base dans ma vie j'avais des prédispositions, si ce sont les comparaisons incessantes avec mon grand frère brillantissime qui ont forgé mon caractère ou encore la pression que m'ont mis des parents qui ont toujours voulu le meilleur pour moi... Mais voilà, aujourd'hui je suis quelqu'un d’extrêmement perfectionniste.

Bien sûr quand on vient chez moi (et qu'on se rend compte de mon autre prédisposition pour le bordel) ça ne saute pas forcément aux yeux tout de suite. Si vous attrapez ma thèse dans la bibliothèque ou que vous tombez sur mon classeur de comptabilité, là déjà vous commencerez à vous poser des questions. Si vous travaillez à l'urssaf et que vous avez déjà reçu une
lettre d'excuse pour retard de 856 lignes écrite en alexandrin, y'a moyen que vous m'ayez déjà grillée.

Je suis le genre de fille à ne pas pouvoir fermer l'oeil la veille d'une interro tant que je n'ai pas relu mes cours jusqu'à la dernière ligne (même s'il est 4h du matin et que ce sont des cours que je connais très bien de base). Le genre qui ne conçoit pas de ne pas lire les cinq pages en anglais d'un article scientifique avant de le citer pour être sûre que le résumé était pas tronqué.

Fig 2. Le bourrage de crâne des révisions


Ce serait drôle si mon perfectionnisme s'était arrêté au domaine du scolaire, mais non je suis une grosse relou pour tout. Genre quand je débat ou que je me prends la tête avec quelqu'un, il faut que tout soit dit et compris pour que je passe à autre chose. Quand je fais de la couture et que ce n'est pas parfait j'ai besoin d'être rassurée par 8000 personnes différentes que ce que j'ai fait n'est pas horriblement moche parce que je me suis un peu endormie sur ma machine et que la couture part en live. Et on va éviter le sujet du boulot sinon on en a jusqu'à demain matin.

Fig 3. I love my life épisode 54


Bref, pas besoin d'avoir une thèse en psycho pour se douter que ce perfectionnisme cache une grosse peur de l'échec. Je veux vraiment pas me la jouer prétentieuse, mais depuis toute jeune, j'ai jamais vécu de grosse déceptions. Je me suis toujours donnée les moyens de réussir ce que j'entreprenais, quitte à ne pas me lancer si je sentais que ça risquait de ne pas passer. Ça peut paraître facile dis comme ça, mais ce sont surtout des années de stress et de pressions en tout genre, même si à la fin la réussite aide à faire passer la pilule.


Fig 4. Avant j'étais cucu, mais ça c'était avant....
Avant ma rupture, je vivais un peu mon couple comme une énième réussite.

J'étais avec le même mec depuis le lycée, toujours aussi heureuse et amoureuse, c'était mon premier amour du collège, il avait de l'allure, de la discussion, et en plus il était super sympa.

 J'étalais pas notre vie sur facebook tous les jours mais j'aimais bien poster de jolies photos de temps en temps tellement j'étais fière de ce qu'on avait.



Je crois que cet été avec la séparation j'ai expérimenté ce que j'ai vécu dans un premier temps comme le premier gros échec de ma vie. Je pense que c'est pour ça que j'ai mis un moment avant d'officialiser la nouvelle auprès de mes amis, j'assumais pas d'être montée sur Paris pour suivre mon mec pour me retrouver célibataire après 3 ans et un PACS.

C'est débile pour deux raisons. La première, c'est que la rupture arrivait des années après notre arrivée sur Paris et n'avait rien à voir avec celle-ci. La deuxième c'est que même si nous avions rompu 3 semaines après notre emménagement, ça aurait changé quoi ?

Fig 5. Pauvre choupette
En fait, plus que la peur de l'échec, je pense que j'ai la peur de décevoir. Décevoir mes parents, mes amis, mes profs... J'ai peur que l'image que je renvoie soit entachée, j'ai peur qu'on parle de moi et de tout ce que j'ai raté.

Ce week-end je racontais à une amie que j'avais pas trop envie de revenir m'installer dans le sud parce que finalement le fait d'être à distance me protégeait un peu des ragots et du regard des autres (même de celui de mes amis).

J'ai vraiment un problème avec tout ça j'en suis consciente. J'ai mis des mois à filer l'adresse de ce blog à mes copines par exemple.


La rupture en elle-même a été un enjeu social pour moi (la formule n'est pas de moi mais c'était tellement vrai et bien dit que je m'assoie sur le copyright). En cela elle a été formatrice, car elle m'a appris malgré moi à assumer un échec, ou du moins une déception aux yeux de tous. Bon j'ai pas encore passé l'épreuve du repas de noël ou du nouvel an mais je suis bien plus confiante qu'il y a 4 mois. J'ai d'avoir un peu réussi à surmonter ma phobie de l'échec grâce à elle.

Et le fait d'avancer m'a également permis de ne plus considérer ma séparation comme un échec. C'est plutôt même une réussite d'avoir réussi à rester près de 10 ans en couple alors qu'on avait tout juste 17 ans quand on a pris la décision de se mettre ensemble. Les ruptures font partie de la vie, ce qui est le plus important c'est comment gérer l'après et s'en remettre. Pour ça j'ai pas encore la formule magique, mais comme pour le reste, j'essaie de me donner les moyens de réussir.

Fig 6. CQFD


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