20 août 2016

Ce moment de flottement

Fig 1. Si vous cherchez une idée cadeau
Depuis que je suis petite, je déteste ce que j'appelle "les moments de flottement". En gros pour moi c'est le laps de temps qu'il te reste avant un changement dans ta vie, un changement d'environnement, un truc qui va se passer dans pas longtemps quoi.


Je m'explique, la première fois que j'ai réellement compris mon inefficacité et le caractère inutile de mon existence pendant ces moments de flottement c'était l'année de mon concours. A cette époque j'essayais de bosser au moins 8h par jour, et chaque minute d'attention portée à autre chose qu'à mes cours faisait pousser des champs entiers de culpabilité dans ma tête.


Pourtant, plus j'approchais du moment où je devais prendre le train pour rentrer chez mes parents ou dans ma ville étudiante, plus j'étais dans l'incapacité de travailler. J'étais tellement dans l'attente de ce trajet que je devenais incapable de me projeter sur autre chose, comme si de toutes façons je n'aurais pas le temps de faire tout ce que je voulais donc autant ne rien faire du tout. J'ai donc appris à identifier à l'avance ces moments où je serai de toute façon beaucoup moins efficace pour arrêter de me mettre la pression et m'organiser d'autres plages de révisions plus sereines.

Les moments de flottement, c'est quand tu as eu la bonne idée de réserver ton vol retour à 14h et que tu te demandes si ça vaut vraiment le coup de profiter encore 2h de la ville (alors que tu seras déjà entrain de stresser sur le temps de trajet jusqu'à l'aéroport) ou si tu ferais pas mieux de t'octroyer une ultime grasse mat (et "gâcher" ta dernière matinée là bas).

C'est quand à Noël tu essayes de passer du bon temps avec ta famille en sachant que tu pars dans une heure. C'est quand il te reste deux jours à bosser avant la fin de ton préavis de démission. C'est quand tu déménages à l'autre bout de la France dans une semaine et que tu es incapable d'apprécier une soirée avec tes amis.

Fig 2. Idée cadeau #2
Quand je me suis faite quitter ce 14 juillet, que monsieur a commencé à parler déménagement préavis carton et blablabla, je lui en ai mais tellement voulu de me gâcher mes vacances. Pas seulement parce que j'allais être triste et groggy une bonne partie de l'été, mais parce que je savais que j'arriverai pas à les apprécier vraiment. Que je resterai toujours dans l'attente de mon retour sur Paris, du nouvel appartement à trouver, des cartons à commencer, du compte joint à fermer, du pacs à défaire, de l'abonnement canal plus à résilier..

Cela faisait des années que je n'étais pas rentrée dans le sud plus d'une semaine d'affilée. J'avais tout prévu, j'avais largué mon boulot, je m'étais promis de pas regarder les annonces durant tout le mois d'août (bon ça c'était déjà raté d'avance ^^), j'allais passer au moins 3 semaines chez moi dans les Pyrénées pour revoir tout le monde, profiter de la montagne, de la mer et de l'Espagne. Je venais de valider la première partie de mon diplôme avec les meilleures notes de ma promo. J'étais tellement heureuse que c'en était presque indécent...

Et voilà on est le 20 août, j'ai encore une semaine à passer ici avant de rentrer mais j'arrive plus à profiter, je suis dans ce putain de moment de flottement où je n'ai qu'une envie c'est de retourner sur Paris pour me trouver un appart et passer à autre chose. Et en même temps je veux pas vraiment tourner la page non plus. Puis en même temps on est samedi et il pleut quoi. Je vais rester sous la couette je crois.

Fig 3. Cri du lit (ou du coeur)

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